Comment couvrir un Trail en tant que vidéaste photographe?

Découvrez comment couvrir un trail en tant que vidéaste photographe : conseils, storytelling, technique et astuces pour sublimer votre événement sportif.

10/25/2025

L’art de capturer un trail

Il est 4h45 du matin. Le réveil vibre sur la table de chevet, la tête encore lourde de sommeil. Dehors, le silence des montagnes n’est perturbé que par le chant discret d’une brise matinale. Dans quelques heures, les premiers coureurs s’élanceront sur les sentiers du Trail du Petit Saint-Bernard, quelque part entre montagnes, cailloux et les pieds dans la neige.
Et toi, vidéaste-photographe, comme moi, tu es déjà debout, sac sur le dos, batterie chargée, objectif prêt. Car ton rôle, c’est d’être le témoin privilégié de cette
aventure humaine.

Couvrir un trail, ce n’est pas juste “prendre des photos et des vidéos de gens qui courent”.
C’est raconter une histoire. Celle de la passion, de la douleur, du dépassement de soi. C’est transformer la boue, la sueur, le froid et la lumière du matin en
émotions visuelles.
Alors comment s’y prendre ? Comment faire pour ne pas rater le moment où la nature, la performance et le courage se rencontrent ?

Voici comment je couvre un trail en tant que vidéaste / photographe professionnel, que vous soyez organisateur cherchant à valoriser votre événement, ou créateur d’images passionné par les grands espaces, il y a toujours de belles histoires à raconter.

Se lever tôt : inévitable en tant que vidéaste de trail

C’est un peu la blague : “Si tu n’as pas vu le lever du soleil, c’est que tu n’étais pas sur le bon spot.”
Un trail, ça commence souvent avant l’aube. Et c’est justement là que se joue une partie de la magie visuelle.

La lumière du matin, douce, rasante, dorée, elle sublime tout : les visages concentrés, les vallées encore endormies, les silhouettes des coureurs qui s’élancent dans le jour naissant.
C’est cette lumière-là qui donne vie à vos images, qui fait dire à ceux qui regarderont plus tard : “Wow, j’aimerais y être.”

Astuce pro :
Pense à préparer ton matériel la veille au soir (cartes vidées, batteries chargées, filtres ND prêts). Quand ton réveil sonne à 4h, tu n’as qu’une mission ; te lever et partir.

Et puis, il faut être honnête : les coureurs se lèvent à l’aube, les bénévoles aussi. Alors en tant que photographe, tu te dois d’être au diapason. C’est aussi ça, faire partie de l’événement, pas juste le documenter.

Trouver les bons spots : l’œil du chasseur de spots

Couvrir un trail, c’est un peu comme une chasse (pacifique, bien sûr). Tu cherches les bons points de vue, les endroits clés, les émotions fortes.

Il y a les spots “incontournables” : le départ, l’arrivée, les passages techniques. Mais les vraies pépites se trouvent souvent entre deux points officiels, là où la lumière, le terrain, ou un coureur qui lève les yeux vers la montagne, ou quand un bénévole tend une gourde avec un sourire fatigué, nous propose une scène bien particulière.

Petit conseil logistique :
Fais un repérage la veille ou au moins étudie le parcours. Utilise des outils comme Whympr ou Google Earth pour repérer les zones accessibles et photogéniques.
Pense à ton timing : les coureurs les plus rapides ne t’attendront pas, et ils vont vraiment très vite !

Si possible, coordonne-toi avec les organisateurs. Ils connaissent le terrain, les zones accessibles en voiture ou en VTT, et peuvent t’aider à prévoir ton itinéraire. Être bien préparé, c’est aussi respecter la course, la sécurité et ton propre rythme.

Être mobile et anticiper

Le vidéaste de trail, c’est un peu un ninja de la montagne.
Tu cours (parfois), tu montes, tu redescends, tu changes de point de vue, tu t’adaptes à la météo. Et tout ça avec 10 kg de matériel sur le dos.

L’astuce clé :
L’organisation, c’est 70 % du succès.
Avoir un plan clair, des points GPS repérés et une bonne condition physique fait toute la différence.

Si tu veux vraiment capturer la diversité du trail, des départs nerveux à l’arrivée en larmes, il faut anticiper :

  • Où seront les coureurs à telle heure ?

  • Quelle lumière y aura-t-il à ce moment-là ?

  • Comment te déplacer entre les spots ? (voiture, VTT, marche rapide, voire remontées mécaniques dans certains cas).

Une course de montagne, c’est une logistique mouvante. Et toi, tu dois jouer avec cette mobilité, toujours un coup d’avance sur le peloton (même si ils iront plus vite que toi quoi que tu fasses).

L’importance du storytelling : raconter, pas juste montrer

Les plus belles images ne sont pas forcément les plus nettes ou les plus spectaculaires. Elles sont celles qui racontent quelque chose.

Un regard avant le départ. Un bénévole qui applaudit sous la pluie. Un coureur qui s'arrête pour aider un autre.

C’est dans ces instants suspendus que se cache l’âme du trail.
Ton rôle, c’est d’être le narrateur visuel de ces émotions.

Conseil storytelling :
Pense à ton reportage comme à un film. Il doit y avoir une montée en tension pour arriver au départ (introduction) , un déroulé (la course, les efforts, la nature) et une conclusion (l’arrivée, la joie, la fatigue, les accolades).
Chaque image, chaque plan vidéo doit apporter une émotion ou une information.

C’est aussi ça que recherchent les organisateurs : des images qui donnent envie de participer, de revivre, de partager.

Technique : trouver le bon équilibre entre performance et légèreté

On pourrait parler matériel pendant des heures. Mais la vérité, c’est qu’il faut trouver le juste équilibre entre qualité d’image et mobilité.

Voici les essentiels :

Côté vidéo :

  • Un boîtier stabilisé (type hybride plein format) pour gérer les mouvements rapides.

  • Un stabilisateur léger (gimbal) pour les plans en mouvement.

  • Un drone, si le règlement et la météo le permettent, pour les plans immersifs et les panoramas.

  • Des réglages manuels (ISO maîtrisé, ouverture fixe, obturateur à 1/50 ou 1/100 selon la vitesse).

Côté photo :

  • Une optique polyvalente (24-70 mm ou 70-200 mm) pour alterner plans larges et portraits.

  • Des rafales rapides pour saisir les expressions fugaces.

  • Une bonne gestion de la lumière naturelle, car le trail se vit en extérieur, souvent dans des conditions changeantes.

Mais surtout : garde ton sac léger. Tu seras plus réactif, plus créatif.
Et n’oublie jamais :
le meilleur appareil, c’est celui que tu as le courage de porter jusqu’en haut du col

Le travail ne s’arrête pas à l’arrivée : post-production et valorisation

Une fois la ligne d’arrivée franchie, le travail visuel continue. La post-production, c’est là que tu donnes vie à ton histoire.

Montage vidéo, sélection photo, étalonnage, sound design… Tout ce travail invisible est crucial pour que l’émotion ressentie sur le terrain traverse l’écran.

Pour les organisateurs :
Prévoir un délai de
livraison cohérent (parfois sous 48h pour les réseaux sociaux, puis un contenu plus travaillé ensuite).
Offrez de la visibilité au vidéaste : crédit photo, partage de son contenu, mise en avant commune. C’est un partenariat gagnant-gagnant.

Un bon reportage ne se limite pas à “belles images + musique épique”. Il doit raconter l’histoire de votre événement, de ses bénévoles, et son histoire.

En résumé :

Être vidéaste-photographe sur un trail, c’est un peu comme être coureur soi-même : Tu transpires, tu doutes, tu cours après la lumière, mais tu termines toujours avec un sourire. Parce que tu as vu des regards vrais, des gestes sincères, des paysages à couper le souffle.
Parce que tu sais que, grâce à tes images, des centaines de personnes
vont revivre cette aventure.

Et c’est bien ça, le pouvoir de mon métier : transformer l’instant en émotion durable.

Que vous soyez organisateur de trail ou passionné d’images, souvenez-vous : la réussite d’un reportage repose sur trois piliers — anticipation, émotion et authenticité.
Un vidéaste qui comprend ces trois dimensions ne capture pas seulement une course…
il capture une expérience humaine.

Et si vous préparez un prochain événement sportif, n’oubliez pas ; entourez-vous de créateurs qui aiment la montagne autant que les gens qui la parcourent. Des vidéastes capables de courir derrière les coureurs… pour mieux les sublimer.

Comment couvrir un Trail en tant que vidéaste photographe ?